J'avais 17 ans et j'étais sur la pilule contraceptive depuis mes 15 ans pour régulariser mon cycle et diminuer les douleurs menstruelles. Ma routine était assez stable à ce moment et je n'avais pas de partenaire sexuel. Par contre, lors de mes 18 ans, j'étais au cégep et mon style de vie avait changé. J'avais un horaire irrégulier, je voyageais entre la maison familiale et le campus, je vivais également un trouble d'adaptation. Il n'était pas rare que j’oublies ma contraception. De plus, j'avais des migraines reliées à l'anxiété. Également, j'avais un copain à ce moment qui refusait de porter le condom. J'étais jeune et dans une relation toxique, mais je ne le savais pas encore. Cependant, je savais que je ne voulais pas tomber enceinte. Bref, tous ces éléments ont fait en sorte que j'ai voulu essayer le stérilet. J'avais fait mes recherches et cette méthode semblait la plus adaptée pour moi à ce moment. J’ai pris rendez-vous avec mon médecin de famille. Je me suis rendue compte qu'elle n’était vraiment pas d'accord, car selon elle j’étais trop jeune pour avoir un stérilet. De plus, elle me nommait que c'est seulement pour les femmes ayant eu des enfants. Elle me faisait également la morale sur mes habitudes de vie. Elle me faisait culpabiliser. Néanmoins, j'ai tenu tête, car ses arguments n'était pas lié à ma santé, mais plutôt à un jugement de valeur.

J'ai commencé la pilule à 15 ans. J'en ai essayé 3 sortes. Ça ne marchait pas pour moi. Règles abondantes, douleur insupportable, etc. Ensuite, j'ai eu un stérilet Mirena. Ça ne marchait pas pour moi. Règles abondantes, douleurs insupportables, caillots sanguins, etc. Et sans compter que j'ai vécu une grossesse non-désirée avec chacun des moyens de contraception que j'ai essayés... Ce qui ferait le bonheur de certain·es, faisait mon malheur. J'ai eu un enfant à 27 ans. Je savais que ce serait le seul. Quand on m'a demandé le moyen de contraception post-partum, j'ai demandé la ligature. On m'a dit que j'étais trop jeune. Que ce n'était pas le bon moment de prendre la décision. Que mes hormones étaient "trop dans le tapis" et que je regretterais... Même si c'était mon choix et que dès le début de la grossesse je savais que je voulais la ligature... Il n'était pas question pour moi d'avoir recours à une méthode hormonale, ni à un stérilet de cuivre. Capote ce sera.... Mais j'avais toujours le désir de me faire ligaturer... J'ai redemandé à tous mes rendez-vous médicaux de l'âge de 27 ans à il n'y a pas si longtemps. Encore une grossesse non-désirée, j'ai 35 ans et l'enfant en a 8. Je ne veux pas d'autre enfant. Je le savais dans le temps et je le sais encore aujourd'hui. J'ai finalement été entendu par la gynécologue que j'ai consultée pour procéder à une interruption volontaire de grossesse (IVG). J'ai pu avoir recours à la ligature.... Presque 10 ans après ma première demande ! Et après une IVG et 3 fausses couches, parce qu'on me refusait le moyen de contraception choisi au nom de mon âge ou du fait que clairement j'en voudrais plus qu'un enfant...  

Je suis sortie du bureau du médecin tellement fâchée !... Pendant mon rendez-vous de suivi, j'ai tout simplement demandé au docteur de renouveler ma prescription annuelle de la pilule. Tout de suite, il s'est tourné vers mon chum pour le questionner sur ses plans de vie. Comme si on n’avait jamais discuté de cela en 12 ans de vie de couple. Comme si le rendez-vous chez le docteur était celui de mon chum et non le mien. Comme si sa santé passait avant la mienne. Il a fallu que je m'obstine avec le médecin pour faire valoir que ma décision était prise depuis longtemps de ne pas avoir d'enfants et que ce ne serait pas quelques phrases qui me feraient changer d'idée.

J'ai eu de la difficulté à obtenir un rendez-vous pour le retrait et la pose d'un stérilet. De plus lors du retrait, mes inquiétudes et questionnements n'ont pas été pris en compte et je me suis sentie jugée par la gynécologue. J'ai donc décidé de ne plus avoir recours à un stérilet hormonal et de pratiquer le retrait lors des rapports car le condom ne nous convient pas. Après plusieurs années, et heureusement aucun accident, nous avons pris la décision d'opter pour une vasectomie pour mon conjoint. Il a dû attendre ensuite plus de 6 mois pour obtenir une place pour une vasectomie.  

Depuis la première fois que j'ai eu le COVID, j'ai d'énormes migraines hormonales qui font que je dois envisager la contraception même si mon mari est vasectomisé. Vu mon âge et les migraines, j'ai un peu moins de choix qu'auparavant, j'ai donc choisi le nexplanon. Que je ne peux pour le moment me payer comme c'est un 100$ qui n'est pas tout à fait essentiel dans un budget familial très serré. Je dois aussi trouver un endroit pour le faire poser comme mon GMF n'offre pas la pose. C'est donc plusieurs obstacles à quelque chose dont j'ai besoin pour fonctionner. Je ne croyais honnêtement pas avoir besoin de me poser ces questions à 39 ans. L'accès à la contraception nous concerne tous.tes pour des raisons diverses.  

Je ne pouvais pas prendre aucune contraception avec hormone, car j'ai des migraines assez fréquemment (super valide!). Alors, j'avais le choix entre le stérilet sans hormone & l'injection. On m'a fortement suggéré (pressuring) d'opter pour le stérilet dû à mon surplus de poids. Le médecin m'a donc prescrit un stérilet pour 3 ans et un autre pour 5 ans, puisque j'hésitais. Je n'étais pas disponible pour aller chercher ma prescription, donc j'ai demandé à ma mère d'aller me chercher celui pour 5 ans. Lors de l'installation, le médecin a été froid et a inséré ses doigts dans mon vagin sans me prévenir et il a dit quelque chose du genre "ouin tu saignes pas mal" (j'avais mes règles lors de la pause). Je suis restée sur le choc, car il venait tout juste de me pénétrer sans avertissement et c'était très intrusif. À mon retour chez moi, ma mère m'a avoué qu'elle avait pris celui de 3 ans, car elle avait peur que je regrette mon choix de celui de 5 ans. Je me suis tellement sentie trahie et j'ai beaucoup pleuré. J'avais 19 ans à l'époque, l'expérience fût vraiment traumatisante. 3 ans plus tard, lorsque j’ai fait retirer le stérilet, le médecin (un différent of course!) m'a informé que mon stérilet était avec hormone. Je ne comprenais rien, je suis encore confuse. Bref, je ne prends plus de contraception (sauf le condom), parce que je ne fais confiance à personne. Nous avons une confiance aveugle envers ses professionnels de la santé et j'ai juste eu l'impression qu’ils avaient plus de contrôle sur mon corps et mes choix que moi-même. Encore à ce jour, j'évite d'aller voir les médecins sous n'importe quel prétexte. Sauf si c'est une raison de vie ou de mort.

  C’est surtout en termes de renseignements sur les choix possibles. Ça m'a pris beaucoup de temps avant de trouver un contraceptif qui faisait l'affaire. Mon premier médecin de famille quand j'étais adolescente ne voulait pas me prescrire de contraceptif, car il disait que je devais éviter de prendre des hormones le plus possible... C'était seulement sa croyance, car je n'avais aucun problème de santé qui empêchait la prise d'hormones. Ce médecin n'a pas du tout écouté mon besoin. Je voulais un contraceptif pour m'aider à gérer mes règles abondantes et irrégulières qui nuisaient à la pratique de mon sport et à mes compétitions sportives. Il m'a seulement conseillé l'abstinence, alors que je n'étais même pas active sexuellement à ce moment. Plus tard, ma deuxième médecin de famille me donnait très peu de choix de contraceptif, c'était pilule ou stérilet. Deux options qui ne m'ont pas mené à de bons résultats. C'est seulement lorsque j'ai rencontré une gynécologue, plusieurs années plus tard et qu'elle m'a donné d'autres options de contraception que j'ai enfin trouvé une méthode de contraception qui me convenait dans la façon de le prendre et dans les effets secondaires moins problématiques pour moi.

  Mon expérience avec l’accessibilité de la contraception a été principalement d’un point de vue de santé. Autour de l’âge de 15 ans je suis allée dans une clinique sans rendez-vous pour un autre problème de santé complètement, mais j’en ai profité pour demander au médecin de me prescrire la pilule. Il m’a fait une prescription comme ça de même sans connaître ma situation de santé. J’ai pris ce qu’il m’avait prescrit les années suivantes en remarquant que ma santé s’empirait, mais je ne voyais pas de corrélation, jusqu’à ce que je lise dans le descriptif de la pilule que celle-ci pouvait causer le problème de santé avec lequel je m’étais retrouvé depuis le début de la prise de ma pilule. J’ai donc cessé, les symptômes se sont calmés et j’ai demandé à mon médecin spécialiste de me prescrire autre chose. Il m’a dit qu’il serait nécessaire que je consulte une gynécologue pour être sûr qu’il n’y ait pas d’autres complications. Ce rendez-vous a pris deux ans avant qu’il se concrétise et enfin j’ai ce qu’il me faut. Je sais être plus privilégiée que certaines sur cet aspect, mais je pense qu’une partie du manque d’accessibilité vient du manque de connaissance des médecins qui donnent la prescription, sans trop savoir si c’est la bonne méthode pour la personne.

  J'ai d'abord contacté ma médecin de famille pour obtenir la pilule contraceptive. Je n'ai reçu aucune information sur la marque, elle a été choisie par ma médecin. Après une prise, j'ai passé une journée à vomir et subir une migraine, donc j'ai cessé de la prendre. Ensuite j'ai pris rendez-vous pour une pose de stérilet. La pose a été très douloureuse, mais les semaines suivantes encore plus. Je subissais d'énormes crampes qui m'ont empêchée d'aller à mes cours d'université. Je suis allée à l'urgence trois fois, et seulement la dernière fois les médecins ont accepté de retirer mon stérilet. Les autres voulaient toujours attendre une semaine de plus, voir si la douleur allait se calmer. Personne ne m'a averti que la douleur pouvait durer quelques semaines, voire quelques mois. Par la suite, j'ai réessayé la pilule, mais j'ai eu les mêmes résultats que la première avec des marques différentes.